Capitale politique du Japon entre 794 et 1869, Kyoto est maintenant considérée comme sa capitale culturelle, avec tous ses temples et édifices religieux. Après un peu plus de 2 h dans le Shinkansen (le TGV japonais), la ville présente une ambiance complètement différente de Tokyo, plus calme et surtout plus spirituelle.
Pour t’aiguiller si tu prépares toi même un voyage au Japon ou juste te faire rêver si ce n’est pas le cas, je te propose :
- un petit guide qui te permettra de préparer ton voyage vers la ville si tu y viens en train,
- un petit panorama des principales attractions de la ville,
- et quelques recommandations pour manger sur place.
Là encore, je ne prétends aucunement à l’exhaustivité, car comme Tokyo, la ville aurait méritée bien plus que les 3 jours que nous avons pu y passer…
Se rendre à Kyoto depuis Tokyo : Voyage en Shinkansen
Le Shinkansen, c’est donc le TGV japonais, un ovni blanc qui permet de traverser le pays d’un bout à l’autre en tout confort, même si son prix fait parfois un peu mal au porte-monnaie !
Cela me donne d’ailleurs l’occasion de vous parler de l’indispensable Japan Rail Pass, sésame qui vous permettra de vous déplacer de ville en ville à moindre frais.

Comment obtenir le Japan Rail Pass ?
La première chose à savoir, c’est qu’il est indispensable de le réserver quelques semaines avant votre départ pour pouvoir en profiter dès votre arrivée dans le pays. Vu la demande et les délais éventuels d’expédition, il ne faut donc pas attendre la dernière minute avant de partir pour le commander !
Acheter et activer le Japan Rail Pass :
Tu peux le commander en ligne ou aller dans une agence de voyage dans le pays où vous vivez (il faut bien vérifier qu’il s’agit d’un distributeur agrée). Personnellement je suis passée par Vivre le Japon car c’était l’option la moins chère sur Paris au moment où j’ai fait mes recherches, mais cela a pu changer depuis l’année dernière donc n’hésite pas à bien faire tes recherches !
L’agence te délivrera un coupon qu’il faudra ensuite échanger contre le véritable JR Pass dans une agence Japan Rail à ton arrivée au Japon. Pas de stress, il y en a un peu partout et notamment dans les aéroports, donc ce n’est pas trop compliqué.
Le prix du JR Pass :
Le JR Pass se réserve par tranches d’une, deux ou trois semaines. Cela veut dire que si tu restes une semaine et deux jours, il te faudra prendre un Pass de deux semaines ou prévoir tes déplacements en fonction.
Bon, attention, là ça pique un peu ! Voici les prix actuels que je trouve en ligne :
- 1 semaine : 247€
- 2 semaines : 392€
- 3 semaines : 502€
Ceci, dit, à titre de comparaison, un billet aller simple Tokyo-Kyoto acheté en gare le jour même coûte environ 140€. Donc si tu as l’intention de voyager beaucoup dans le pays du Soleil Levant, le Pass peut vite se rentabiliser !
Les transports Japan Rail auxquels on a le droit avec le JR Pass
Le Pass te donnera accès à la plupart des lignes JR au Japon : Des lignes de métro, certaines lignes de bus et de Shinkansen. Très pratique mais comme il y a souvent plusieurs compagnies de transports qui se font concurrence dans les mêmes gares, il faut toujours bien se renseigner pour être sûrs de bien être dans un train auquel on a droit.
Pour le Shinkansen, c’est d’autant plus critique que les trains de plusieurs compagnies se partagent parfois le même quai mais monter dans le mauvais train peut coûter cher si on ne fait pas attention.
Quand tu arrives dans la gare, le plus simple est de se rendre dans une agence JR pour réserver son billet et sa place, puis d’aller sur le quai en question et d’attendre la bonne heure pour monter dans le train. Toutes les panneaux, ainsi que les annonces, sont en japonais, puis en anglais donc ce n’est pas difficile de se repérer. En plus, la réservation d’un siège dédié, quand c’est possible, permet d’éviter la foire d’empoigne pour les places libres une fois dans le train !
Manger dans le Shinkansen : A la découverte des Ekiben
Un ekiben, c’est littéralement un bento de gare. Il est en effet possible de manger dans le Shinkansen et de nombreuses boutiques en gare propose d’acheter ces petites merveilles de repas en boîte, frais et délicieux, pour vraiment pas trop cher !
Il faut par contre les acheter avant de monter dans le train pour avoir le maximum de choix et trouver boîte à son goût !
S’il est plutôt mal vu de manger en public hors d’un restaurant au Japon (street food exceptée, et jamais en marchant !), il est en revanche tout à fait acceptable de ramener son bento et de manger dans le train. Donc autant se faire plaisir pendant les longues heures de trajet entre les villes !

La gare de Kyoto
Première étape de l’arrivée à Kyoto, la gare est une véritable ruche tout en acier et verre.

Elle offre les mêmes services que toutes les grosses gares japonaises, et notamment des casiers à bagages pour aller visiter la ville plus légers.

À noter la présence d’un roof garden tout en haut des escaliers de la gare qui permet de profiter d’une vue quasiment à 360° sur l’ensemble de la ville, et notamment sur la rétro-futuristique tour de Kyoto.

Le quartier de Gion
Gion, c’est l’ancien quartier des plaisirs de Kyoto, le lieu emblématique où vous pourrez avec un peu de chance croiser une authentique Geisha.

Le lieu est connu pour ses ochayas, maisons de thé traditionnelles où les clients peuvent se restaurer et se divertir avec des jeux, chants et danses traditionnelles japonaises. S’ils en ont les moyens, ils peuvent également demander la présence d’une geiko, l’autre nom des geishas, qui est d’ailleurs plus utilisé au Japon pour parler de ses femmes des arts. Et oui, contrairement à la vision occidentale, les geikos / geishas ne sont pas des prostituées! Elles doivent suivre une formation très stricte qui les coupent de leur famille pendant des années pour apprendre toutes les nuances de la conversation et de leurs arts.
Malheureusement je n’ai pas eu la chance de croiser une geiko à Kyoto, la prochaine fois peut être… Mais l’un de nous en a entraperçu une dans un taxi !
Le quartier avec ses maisons traditionnelles est plûtot bien préservé, et la petite promenade le long du canal est adorable, particulièrement de nuit! C’est aussi le lieu idéal pour réserver et assister à une cérémonie du thé traditionnelle où l’on t’apprendra à faire et déguster le thé macha pour environ 25€. Une expérience…

La forêt de bambous d’Arashiyama
Inconstestablement le plus beau lieu de Kyoto, ce chemin entre ces bambous si haut est absolument magique !

Comme d’habitude, il te faudra te lever très tôt pour pouvoir profiter du lieu en toute sérénité car les touristes apprécient particulièrement cet endroit unique au monde. Le lieu est totalement gratuit et ouvert 24h / 24 h, il ne faut donc pas hésiter à y aller dès le lever du soleil.
Sur place, écoute le bruissement léger des feuilles de bambous dans le vent et admire le jeu de lumière du soleil sur les cimes… Respire…

Les temples de Kyoto
C’est là que nous rentrons dans le vif du sujet car Kyoto est connue pour ses nombreux temples, de confession bouddhiste ou shinto. Il en a des dizaines de toutes les tailles disséminés tout autour de la ville et il n’est pas rare de croiser un petit temple traditionnel en plein milieu des bâtiments modernes !
Bien sûr, nous n’avons pas pu tous les visiter, mais nous avons pu voir les principaux. Petit tour d’horizon…
Le Fushimi Inari-taisha (shinto)
Dédié à la déesse de l’abondance Inari, le Fushimi Inari-taisha est un temple qui englobe la totalité du Mont Inari. Il s’agit en fait d’un ensemble de petits sanctuaires disséminés sur la montagne, avec de plus gros bâtiments sacrés en bas au départ.

On rejoint chaque sanctuaire en grimpant tranquillement le Mont Inari (il fait 233 mètres, donc ce n’est pas la montée de l’Everest 😉 ) tout en suivant les toriis, ces portiques orangés symboles de la religion shinto : Dix mille d’entre eux sont disposés le long du chemin principal. Les particuliers ou les entreprises les achètent et les offrent au temple après la réalisation d’un vœu pour dire merci à a la déesse.
Côté pile (montée) les portiques sont tous les mêmes en orange, côté face (descente) ils sont signés du nom de leur commanditaire.
Cette montée à travers tous ces torris est impressionnante et hypnotique.

La visite du temple et de ses nombreux sanctuaires prend quelques heures, mais on y trouve tout ce qu’il faut pour se reposer et se restaurer en chemin.
Néanmoins, entre les pèlerins et les touristes, il y a énormément de monde donc n’hésite pas à arriver très tôt (c’est ouvert 24 h / 24h) pour profiter du lieu au calme. Si ce n’est pas possible, sache que le monde diminue réellement au fur et à mesure de la montée.

Enfin, tout en haut du Mont Inari, tu trouveras une autre vue magnifique sur la ville. Par contre, cela fait un peu les cuisses d’y accéder !
Fushimi Inari-taisha, 68 Fukakusa Yabunouchicho, Fushimi Ward, Kyoto, 612-0882, Japon
Le Tōfuku-ji (bouddhiste)
Changement d’ambiance pour ce temple situé à environ 15 minutes à pieds du Fushimi Inari-taisha. Si dans ce premier temple, le rouge-orangé dominait en maître, ici, tout est vert, blanc et noir.

Beaucoup moins touristique également, ce temple vaut surtout pour ses superbes jardins zen. Il y en a deux types sur le site : Les jardins de sable ratissé et un jardin plus classique de mousse.

Chaque jardin est payant (500 Y, de mémoire) mais quel plaisir de se promener dans ces allées et de respirer. Le temple est très calme et se prête très bien à la méditation, si on aime…
C’est vraiment très beau et après l’agitation touristique du temple précédent, celui-ci offrait une pause bienvenue avant de reprendre notre route.

Tōfuku-ji, 15 Chome-778 Honmachi, Higashiyama Ward, Kyoto, 605-0981, Japon
Direction maintenant le nord de Kyoto, où vous pourrez visiter les 3 temples qui suivent !
Le Tenryū-ji (bouddhiste)
Le Tenryū-ji, c’est un autre très beau temple avec des jardins zen situé tout près de la magnifique forêt de bambous d’Arashiyama, dont je parle un peu plus haut dans ce post.

Là encore, il vous faudra vous lever tôt pour profiter du temple et de la forêt mais cela vaut vraiment le coup, et c’est une grosse dormeuse allergique au matin qui vous le dit !

Ici aussi, les jardiniers jouent avec les différents éléments, les couleurs et les saisons pour créer un tableau végétal vivant, et c’est magnifique, surtout avec un rayon de soleil.
L’entrée donne également le droit de se reposer sur les nombreux tatamis disposés autour du jardin. Idéal pour une petite sieste de rattrapage en milieu ou fin de matinée.

Tenryū-ji, Japon, 〒616-8385 Kyoto, Ukyo Ward, Sagatenryuji Susukinobabacho
Le Kinkaku-ji (bouddhiste) ou le temple du Pavillon d’or
Depuis le Tenryū-ji, un court trajet en bus vous emmènera à Disneyland, au temple Kinkaku-ji. Ce temple est magnifique, mais il m’a moins plu car il est absolument bondé en permanence, et on n’est pas libre de se promener librement dans les allées balisées : Il faut suivre le sens de la visite et se débrouiller pour prendre des photos sans se faire bousculer ou marcher dessus.

Le temple est surtout connu pour son pavillon doré à l’or fin posé sur un étang. Le pavillon original datait du 14 ème siècle, mais il a brûlé en 1950 et celui que l’on admire aujourd’hui est donc une copie. Il en reste néanmoins une merveille, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Kinkaku-ji, 1 Kinkakujicho, Kita Ward, Kyoto, 603-8361, Japon
Le Ginkaku-ji (bouddhiste) ou le temple du Pavillon d’argent
Ne vous fiez pas à son titre trompeur, le pavillon de ce temple n’a jamais été recouvert d’argent et c’est bien dommage. Le temple a été construit par le petit fils du commanditaire du Kinkaku-ji, qui souhaitait rivaliser avec son grand-père. Une guerre l’a empêché de terminer son projet et le bâtiment n’a donc jamais été recouvert de feuilles d’argent.

Cela reste néanmoins une jolie visite dans un autre jardin zen, qui vous permettra ensuite de vous promener sur le canal du Chemin des Philosophes, qui commence tout près de son entrée.
Ginkaku-ji, 2 Ginkakujicho, Sakyo Ward, Kyoto, 606-8402, Japon
Manger à Kyoto
Visiter des temples, c’est bien, mais ça donne les crocs : Voici donc quelques suggestions d’endroits plus ou moins bonmarché à tester à Kyoto !
Les délices du marché de Nishiki
Situé pas loin du quartier de Gion, le marché de Nishiki, c’est le paradis de la nourriture japonaise. Il s’agit d’une grande halle couverte avec des dizaines d’étals et de boutiques dont la plupart sont dédiées à la cuisine et à la vaisselle japonaise. Il y a aussi pas mal d’enseignes qui vendent des souvenirs traditionnels comme des baguettes à graver, des éventails, des décorations pour cheveux comme celles que portent les geishas, etc.
Le lieu est souvent bondé car la ruelle couverte est plûtot étroite, mais on ne se lasse pas d’admirer, et de goûter, toutes les merveilles du lieu. Que tu sois aventureux ou pas, tu trouveras forcément un encas à ton goût, voire carrément un repas si tu as l’estomac dans les talons !
Nishiki Market, 609番地 Nishidaimonjicho, Nakagyo Ward, Kyoto, 604-8054, Japon
Tester le Yakiniku, barbecue japonais
Yakiniku, cela veut littéralement dire “viande rôtie” en japonais ! Cela désigne donc une méthode japonaise de cuisson des viandes et des légumes au charbon de bois, au gaz ou sur une plaque chauffante. Et c’est très, très bon !
Kyoto propose pas mal de petits restaurants de yakiniku autour du marché de Nishiki. Mais attention à réserver car ils sont généralement pleins à l’heure des repas, lieu touristique oblige.
Celui que nous avons testé était près de notre AirBnB dans le quartier de Nijo et c’était vraiment une expérience car le personnel parlait à peine anglais et la carte était traduite de manière…créative ! Nous avons donc eu quelques surprises à la dégustation mais cela fait partie des plasisirs du voyage.
Le principe: Vous commandez des viandes marinées (boeuf, poulet, porc…) et des accompagnements et le tout est déposé devant vous sur une plaque chauffante pour finir de cuire ou rester bien au chaud pendant le repas. Un délice que je recommande !
Kyoto Yakiniku (BBQ) HIRO Senbon Sanjo Location, 2-6 Mibushujakucho, Nakagyo Ward, Kyoto, 604-8871, Japon
Des sushis sur tapis roulant dans le quartier de Nijo
Je me mors tellement les doigts de n’avoir pris aucune photo de ce lieu magique, mais il y en a un peu partout au Japon. Les restaurants de sushis sur tapis roulant sont en effet l’équivalent des fast foods style Mac Donalds et autre KFC.
Ne vous attendez pas à y déguster les meilleurs sushis de votre vie car ceux-ci sont plutôt bas de gamme, mais quelle plaisir de se servir sur les petites assiettes qui défilent devant vous, de se servir de l’écran tactile pour les commandes spéciales (Merci Google Traductions ! ) et de remettre la vaisselle dans la trappe prévue à cette effet pour déclencher une petite loterie ! Nous avons gagné du scotch décoratif Pokemon, j’ai rarement été aussi fière 🙂
Kurasushi Nijo, 22 Nishinokyo Higashigekkocho, Nakagyo Ward, Kyoto, 604-8422, Japon
Pour finir
Kyoto est une très jolie ville que les visiteurs préfèrent souvent à Tokyo en raison de ses temples et de son image plus “carte postale” du Japon. Je m’attendais à ce que ce soit ma ville préférée du voyage mais j’avoue avoir été un peu déçue… J’ai préféré le côté déjanté de Tokyo et la beauté de Nara pour le côté traditionnel (Je reviendrai d’ailleurs bientôt te parler de cette autre partie du voyage). Je crois que le côté immensément touristique de la ville, avec ses parkings pour cars entiers de visiteurs devant chaque temple, et le monde que nous trouvions partout m’a un peu fatigué…
En revanche, la fôret de bambous d’Arashiyama reste sans conteste un des plus beaux endroits que j’ai pu visiter, au pays du Soleil Levant ou même ailleurs !
Je pense que pour apprécier vraiment Kyoto, il faut y rester un peu plus de trois jours et se lever très tôt pour être le premier sur les lieux touristiques pour en profiter dans le calme et la sérénité qu’ils méritent, ce que nous n’avons pas pu toujours faire.
J’espère tout de même t’avoir donné envie de visiter cette belle ville de Kyoto qui fut pendant si longtemps le coeur du Japon. Merci à toi et un bisou sur le nez si tu m’as lu jusque là ♥
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